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Création du costume de Ghor Bey Ibn Arlsan - de la création du personnage à l’élaboration et la réalisation du costume.
Le costume au Moyen Age
Un didacticiel pour faire une chainse (homme ou femme)
Didacticiel pour confectionner des chausses et hauts-de-chausse (braies courtes).
Didacticiel pour confectionner une esclavine (XIIIème siècle)
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Costume de seldjoukide - XIIIème siècle
L’article complet au format pdf peut être téléchargé en bas de page.
Le costume étant amené à évoluer, cet article sera mis à jour et enrichi au fur et à mesure.
INTRODUCTION : La démarcheLe but premier de ce costume était de créer un personnage ‘oriental’ au sens large du terme. Sans aucun a priori de lieu, contexte historique ou religieux, sans une véritable connaissance du sujet. Nos critères de recherche d’origine :
Mais très vite nous nous sommes intéressés au contexte historique, politique et socioculturel qui entoure ce personnage fictif, et dont le costume n’est qu’une infime partie. Cela nous a permis de commencer à entrevoir toute l’immensité et la richesse de cette époque, de ces lieux et des interactions avec le moyen âge occidental. Le mode de vie oriental est un aspect peu développé de la reconstitution médiévale, nous nous sommes donc vite confrontés à un manque de source … Cet article n’est pas exhaustif, et n’a pas la prétention de présenter de choses tout a fait exactes, c’est plutôt un ensemble de ‘trucs’ qu’il nous a semblé intéressant de mettre en relation. Il est à prendre comme un travail en cours, évolutif, et est marqué par un certain nombre de partis pris qui peuvent dans un sens sembler refléter des cas minoritaires voir hypothétiques de la réalité historique du XIIIème siècle. Les explications, images, et réalisations du Collectif 1186-583, nous on grandement aidé à comprendre et réaliser une bonne partie du costume. I- Contextualisation du personnageLes Seldjoukides sont une tribu originaire des plaines d’Asie Mineure (Turquie, Turkménistan, …) ayant régné du XIème au XIIIème siècle sur le Proche Orient. Les Seljoukides sont appelés ainsi en raison de leur premier chef, Seldjouk. Seldjouk était père de trois fils portant les noms bibliques d’Israël Arslan, Mikhaël Arslan et Musa Arslan. L’étymologie de ces prénoms ("Israël", "Michel" et "Moïse") laisse à penser que la tribu était en relation avec le Judaïsme ou les chrétiens Nestoriens. Cependant, au XIème siècle, les Seldjoukides se convertissent à l’Islam Sunnite pour des raisons politiques (afin d’éviter les représailles de la part de leurs "voisins" dans le cadre du Jihad). Leur puissance commence à s’établir avec Toghrul-Beg entre 1040 et 1055 avec la soumission de l’Iran et l’Iraq actuels. En 1055, les Seldjoukides entrent dans Bagdad et renversent la dynastie en place, fondée par des chiites iraniens. Toghrul-Beg se déclare protecteur du calife abbasside, chef spirituel des musulmans sunnites. Le calife le nomme sultan. Successeurs de Toghrul, Alp Arslan (1063-1072) et Malik Chah (1072-1092) étendent la domination Seldjoukide. La victoire d’Alp Arslan sur les armées de l’Empire byzantin, lors de la bataille de Manzikert (1071), permet aux Seldjoukides de s’emparer de quasiment toute l’Asie Mineure. Une telle puissance musulmane dans cette région inquiète le monde chrétien. Les croisades menées par les chrétiens d’Occident, appelés au secours des empereurs byzantins, sont en grande partie dirigées contre les Seldjoukides en raison de la conquête par les Seldjoukides de la ville de Malazgerd (ou Manzikert) en 1071. Le peuple Seljoukide compte plusieurs lignées. La Dynastie des Seldjoukides d’Iran s’éteint en 1094 avec le décès du Sultan Tuğrul ibn Arslan . Celle des Roums (Anatolie) perdurera jusqu’en 1307, mais à partir de 1243, elle tombera sous la vassalité des Mongols. Elle cédera définitivement la place aux Türks Ottomans au début du XIVe siècle. On peut également identifier une branche christianisée de Seldjoukides qui régna sur le royaume géorgien d’Iméréthie en la personne de David IV Narin né de l’union en 1224 de Mughith ed-din prince d’Erzeroum et petit-fils de Kiliç Arslan II avec la reine Rousoudan 1ère de Géorgie. Carte de la Méditerranée au XIIème siècle
Carte de la Méditerranée au XIIème siècle
Source : http://seconde-llk.over-blog.fr/article-la-mediterranee-au-xiieme-siecle-37590927.html Le fondateur de la dynastie des Seldjoukides, Seldjouk (ou Selçuk Bey), avait pour totem tribal « Aslan » ou « Arslan », qui signifie "Lion" en Turc. Il était en effet d’usage de faire précéder son nom de ce préfixe. Notre personnage s’appellera donc :
II- Le costume : Recherche iconographiqueAvant de commencer ce costume oriental, nous avons d’abord effectué quelques recherches sur des iconographies issues de Manuscrits XIIIème de la base orientale de la BNF sur « Mandragore » (« Al-Harîrî, Al-Maqâmât » (Les Séances). Copié et peint par Yahyâ b. Mahmûd al-Wâsitî, Bagdad – et manuscrit « Warqa wa gulsha » Fin du XIIème siècle - Début XIIIème). De nombreuses sources d’inspiration nous ont également été fournies par le Collectif 1186-583 et le site « Medieval steppe Warrior ». Cela nous a permis d’avoir un premier aperçu et de débuter notre questionnement avant d’approfondir le sujet. II–1/Les tuniques et manteaux :
On trouve sur la plupart des représentations des bandes de tissus décorées sur les manches. Il s’agit de bandes à tiraz. L’origine précise du tirâz est inconnue, on y a vu des liens avec l’Orient ancien, ou avec le clavus romain (bandes qui descendaient sur l’épaule et empiétaient en arrière sur le dos), insigne des sénateurs et des chevaliers, peut-être transmis au monde islamique par l’intermédiaire des coptes et de Byzance. L’appellation bande de tiraz vient des ateliers où étaient tissées les étoffes portant des inscriptions (tiraz). Dans les ateliers de la cour, elles étaient fabriquées pour le calife et les dignitaires, elles étaient en outre offertes par les princes à des personnalités locales ou étrangères en récompense de leurs services. Elles sont décrites comme des objets précieux. (http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php ?do_id=618) II-2/Pantalon : Arabe 3929 Fol. 15v - vers 1240 Iraq
On retrouve souvent un pantalon relativement bouffant. Il s’agit d’un Sarwel ou Ichton, pantalon avec un entrejambe très large typiquement oriental. On trouve toujours ce type de formes aujourd’hui. Ils sont souvent de couleur claire. II-3/Ceinture, turban et accessoires :
III- Composition du costume et patronsNous avons pris le parti de faire un costume civil, sur lequel viendront se greffer au fur et à mesure des pièces d’équipement militaire. La base sera composée :
Nous y ajouterons un sac en bandoulière et une pochette à porter à la ceinture pour une question de commodité. Concernant l’équipement militaire :
Pour le choix des matières nous nous sommes en partie orientés vers le coton et la soie, qui, si ils étaient moins répandus en occident à cette époque, étaient semble t-il plus accessibles dans les pays orientaux. III-1/ Le Kaftan / Yalma Apres plusieurs recherches nous nous sommes orientés vers une tunique type Kaftan, ou plus précisément une Yalma, une sorte de Kaftan spécifiquement Türk. Le patron utilisé ne repose pas sur une source précise, il a été déduit visuellement des sources indirectes, iconographies et reproduction du Collectif 1186-583. Il s’agit d’une tunique ouverte sur le devant, dont l’un des pans recouvre l’autre pour en assurer la fermeture. Le pan droit se rabat par-dessus le gauche de façon à permettre le tir à l’arc. La fermeture de la Yalma est assurée par deux boutons l’un au cou et l’autre sur la hanche gauche. Le Kaftan est réalisé dans de la toile indienne rouge (coton). Nous avons choisi ce type de tissu, cas il nous semblait plus approprié et plus confortable que la laine. (Ce costume est porté par un combattant effectuant la plus par de ses animations en été). Dans un deuxième temps le Kaftan en toile indienne devrait être doublé de soie jaune. Les cordons d’attache des boutons on été réalisés en laine à l’aide d’une lucette. Les manches sont montées de manière spéciale : la couture entre la manche et le buste ne se fait pas au niveau des épaules mais a été placé au milieu de l’avant bras (entre le coude et l’épaule) a l’endroit ou la bande a tiraz est cousue. Les bandes a tiraz sur les manches sont actuellement des drapeaux de prière Tibétaines, écris probablement en Sanscrit. Il s’agit d’une solution de facilité qui fait pour l’instant illusion, car nous n’avons pas encore approfondis nos recherches pour (re-)créer une bande a tiraz qui nous conviendrais. III–2/ La tunique Comme il semble y avoir un autre vêtement sous ce manteau croisé, mais qu’il est peu voire pas visible sur les enluminures à notre disposition, nous avons opté pour une tunique telle que proposée par Géocities. Elle est réalisée en lin pour le confort. Un empiècement de soie orange (doupion) a été ajouté pour enrichir le costume. III–3/ L’Ichton (Sirwall) L’ichton est une forme de pantalon à jambe droite et large ouverture très populaire dans les manuscrits présentant des Türks des XII-XIIIe siècles. Le vêtement est en coton. III–4/ Le couvre-chef Le turban ne s’avérant pas très pratique pour le combat, nous avons opté pour une coiffe rembourrée avec un pendant de tissus dans le doc inspirée du Warqa wa Gulsha. Nous avons quelque peu triché : il s’agit de la protection intérieure d’un casque du commerce que nous avons habillée de lin bleu (des chutes de la tunique) et d’un biais jaune avant d’ajouter le pendant de tissus. Nous l’avons orné d’une broche de pèlerin achetée sur le site Canadien http://www.fetteredcockpewters.com/, et dont le symbole est issu de l’un des manuels de combat de Fiore dei Liberi (env. 1350 – env. 1420). Ce lion est un symbole d’audace et de Bravoure. III-5/ L’armure de cuir lamellaire / Jawshan (en cours de réalisation) L’armure la plus largement utilisée au moyen orient est l’armure lamellaire (jawshan). Elle est très utilisée par les combattants Turcs et Perses. Notre connaissance de la lamellaire au moyen orient à la fin du XIIème siècle est éclairée par deux sources principales. Il s’agit de la découverte de dix lamellaires de la fin du XIIème-début XIIIème (d’origine iranienne) désormais conservées au sein d’une collection privée, ainsi que du « Tabsira » de Al-Tarsusi. La Lamellaire peut être faite de lames métalliques, de cuir ou de corne, rattachées les unes aux autres. On distingue plusieurs types d’assemblage, selon le type de combattant : Les lamelles assemblé « tête en bas » sont destinées aux piétons et fantassins, elles permettent de dévier les coups d’épées portées de haut en bas (par les cavaliers). Les lamelles assemblées « tête en haut » sont au contraire destinées aux cavaliers pour dévier les attaques portées par les fantassins, et donc venant du bas. Pour les archers, l’assemblage des lamelles se fait de droite a gauche, ainsi la lamelle a l’extrême droite se retrouve au dessus des autres. Ceci permet de ne pas gêner la corde de l’arc. Il peut s’agir de plusieurs de « cercles » de cuir, durcis et stratifiés, liés entre eux par des lacets, ou de petites plaques de cuir rectangulaire assemblées par un laçage plus ou moins complexe Beaucoup de jawshan au XIIème sont représentées sans tassette ou épaulière, elles garantissent donc le buste uniquement. Il existe aussi des lamellaires plus lourdes, généralement en métal et munies de tassettes et de jupes, qui étaient certainement réservées à la cavalerie lourde (’Mudajjaj’, "marche lente" en arabe) qui n’était pas équipée d’arcs. En effet les tassettes gênent l’armement de l’arc et la jupe rend inconfortable le tir retourné en selle Pour notre part, nous avons choisi de réaliser une lamellaire composées de petites plaques (Type 2). Des boucles de fixations sont placées en bas de la lamellaire permettant de « fixer » une jupe de lamelles en cas de besoin. Un autre système du même genre est installé sur les épaules pour pouvoir fixer les épaulières. Les lamelles sont fixées arrondi vers le haut (façon cavalier) et lacées symétriquement par rapport au milieu du corps (façon cavalier lourd sans arc) III-6/ La besace La besace est basée sur une illustration représentant un cavalier du Warqa wa Gulshah (fin XIIème – Début XIIIème). Il est réalisé à partir d’un sac bandoulière en lin daté pour la période du Xème au XVème siècle, acheté sur le site Medieval design (http://www.medievaldesign.com/prodotti.asp ?form_chiave=23) Le choix pour la broderie s’est porté sur un lion (Arslan), symbole de bravoure et très présent au Moyen Age, tant en orient qu’en Occident. Le modèle de référence est tiré d’un Coran et reprend le symbole de l’ancien drapeau Iranien. Il semblerait que, si nous n’en trouvons actuellement que peu de représentations, ce symbole du Lion ait été présent dans l’iconographie iranienne bien avant d’être utilisé sur le Drapeau. Selon la description de ce drapeau :
La broderie est réalisée au point de tige, avec du fil DMC de coton retors mouliné, de même que les pompons. III-9/ La pochette de ceinture Celle-ci est inspirée d’un manuscript Irakien du XIIème siècle, et d’une pochette Chinoise de la Dynastie Liao. La pièce originale fait 9cm sur 13.7, et se fixe sur la ceinture. Quant au modèle Irakien, il est monté sur une bandoulière. La pochette est réalisée en doupion de soie orange, et doublée de coton jaune afin de s’assortir au Kaftan. Le galon rouge permettant de fermer la pochette est réalisé en tissage aux plaquettes (8 cartons) en coton retors mouliné DMC. Il est monté en 4S / 4Z, puis tourné par cycles de 4 rotations dans chaque sens. Chacune des pièces (le « corps » et les deux soufflets) ont été doublés séparément, puis assemblés. Les deux passants permettant la fixation sur une ceinture sont faits du même coton utilisé pour la doublure. La broderie sur le bord du rabat est réalisée en coton perlé DMC. Prochaines réalisations Nous prévoyons de réaliser prochainement (certaines pièces sont en cours) :
SOURCES :
Pour suivre nos discussions : http://excalibur-dauphine.org/forum/viewtopic.php ?t=1065&start=0 http://excalibur-dauphine.org/forum/viewtopic.php ?t=1471&highlight=seldjoukide | ||
Page publiée le 7 avril 2010
par
nailo
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