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Pour savoir où on met les pieds...
La période celtisante.
La période latinisante.
Les envahisseurs germanophones.
... qui n’a pas grand chose à voir avec le gaulois.
La période trilingue.
L’irrésistible progression d’un dialecte roman d’Ile de France.
Quand le francien devient l’ancien français.
La montée en puissance du francien (IXème - XIIème siècles)

Le début de cette période, que l’on qualifie souvent de féodale, est caractérisé par un émiettement du territoire ; le roi n’exerce aucune autorité, tout se passe au niveau local. Le seul facteur d’unité était l’Eglise, latinophone, qui affermissait alors sont emprise sur l’Europe chrétienne. Le latin était alors la seule langue commune. En l’absence de la moindre centralisation, chaque ville, chaque village, développa un parler distinct (on recense environ 600 à 700 dialectes à cette époque). Ces langues se regroupaient en trois groupes : les langues d’oïl, au nord de la Loire, dans la région la plus francisée, dans lesquelles oui se disait oïl ; les langues d’oc, au sud de la Loire, dans une région d’abord conquise par les wisigoths, puis tardivement par les francs ; dans lesquelles oui se disait oc ; le franco-provençal, parlé dans la région qu’occupait l’ancien royaume burgonde, puis la partie occidentale du saint empire romain germanique, rattaché très tard au royaume franc.

Au Xème siècle, le francien, que l’on identifie souvent à l’ancien français, n’était en fait parlé que par une infime fraction de la population française, dans le bassin parisien. En terme de prestige, elle arrivait loin derrière le normand ou franco-normand, une langue romane parlée en Normandie, une région qui fut cédée aux vikings (northmans) en 911, et donc le duc était bien plus puissant que le roi lui-même. Les envahisseurs vikings y furent très rapidement assimilés comme les francs avant eux, pratiquement sans laisser de traces linguistiques. Vers 950, leur langue germanique (scandinave) n’était plus parlée qu’à Bayeux, où elle ne résista pas plus de quelques décennies.

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Hugues Capet (940-996), roi des francs de 987 à 996, parlait le francien, une langue romane du bassin parisien.

Ce n’est qu’en 987 qu’un roi non-germanophone fut couronné. Il s’agissait de Hugues Capet, le fondateur de la dynastie des capétiens. Celui-ci parlait une forme lettrée du francien, un dialecte de l’ancien français parlé en Ile de France (vestige de l’ancien duché de France). En réalité, cette langue se dénommait elle-même le françois, mais le terme francien lui a été substitué à la fin du XIXème siècle pour bien la distinguer des autres dialectes du français. Il faut toutefois attendre 1119 pour voir mentionner pour la première fois le terme France, dans une lettre de Louis VI au pape Calixte II, les rois précédents se proclamant en effet rois des francs, et au lieu de rois de France.

Hugues Capet fut aussi le premier roi à choisir une capitale fixe, à savoir Paris. Auparavant, le roi et sa cour se déplaçaient régulièrement à travers tout le pays. L’existence de cette capitale stable, ainsi que la progressive montée en puissance de la dynastie capétienne, contribuèrent à la diffusion du francien. Les aristocrates, clercs, bourgeois et autres lettrés adoptèrent progressivement la langue du roi. Au cours du XIIème siècle, cette langue commença à être utilisée pour les écrits officiels, parallèlement au latin.

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les langues françaises au moyen-âge (source : Trésor de la langue française au Québec, Université de Laval)

Références

Le site de référence pour tout ce qui concerne les politiques linguistiques à travers le monde ; les sections consacrées à l’histoire des langues françaises et anglaises sont très complètes.

Page publiée le 26 mars 2006 par achille .
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